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Qu'est-ce qu'une ostéotomie métatarsienne percutanée ?

Vous ressentez des douleurs sous l’avant-pied lorsque vous appuyez dessus ? En l’absence de traitement, les douleurs auront tendance à s’intensifier. Pour y remédier, votre chirurgien peut vous proposer une ostéotomie du pied.

En quoi consiste une ostéotomie du pied ? Quelles sont les indications et les contre-indications pour ce genre d’intervention chirurgicale ? Comment se déroule une ostéotomie du pied ? Quelles sont les éventuelles complications pour une ostéotomie du pied ? Les réponses dans cet article. 

En quoi consiste une ostéotomie métatarsienne du pied ?

Lorsqu’un patient présente des douleurs à l’avant-pied sous les têtes métatarsiennes (appelées métatarsalgies), le premier traitement est en général médical avec notamment des semelles orthopédiques (orthèses plantaires) et de la kinésithérapie pour assouplir le pied et le mollet. En cas d’efficacité insuffisante du traitement médical, un traitement chirurgical peut alors être nécessaire, notamment les ostéotomies métatarsiennes.


Qu’est-ce qu’une ostéotomie du pied ?

Les ostéotomies métatarsiennes sont des gestes osseux : ce sont des coupes osseuses « ostéotomies » dont le but est de corriger la longueur ou la pente d’un métatarsien, ré harmonisant ainsi les appuis au sol. Il s’agira de diminuer la longueur excessive d’un ou de plusieurs métatarsiens responsables d’une métatarsalgie d’hyper appui, en pratiquant une ostéotomie de raccourcissement distale (ostéotomie de Weil en chirurgie conventionnelle ou bien ostéotomie DMMO percutanée). 

La chirurgie percutanée, consiste à intervenir par des incisions de seulement quelques millimètres, sur les tendons, les os ou les articulations à l’aide d’instruments spécifiques, le plus souvent sous contrôle radiologique pour vérifier les gestes effectués. Ces traitements comprennent différents gestes qui peuvent être isolés ou associés, traitant les lésions ostéo- articulaires des métatarsalgies mais également les causes favorisantes. 

Quel est le but de l’opération ?

Les ostéotomies métatarsiennes du pied permettent d’obtenir une meilleure répartition de la charge sur l’ensemble de l’avant-pied, diminuant ainsi les contraintes et les problèmes d’hyper appui.

Ostéotomie du pied : comment se déroule la chirurgie ?

Une ostéotomie du pied passe obligatoirement par plusieurs étapes.



Avant l’intervention

Une consultation préopératoire précède l’ostéotomie du pied. Réalisée avec un chirurgien, cette phase préparatoire prévoit un bilan orthopédique et radiographique complet. Cela permet de :

  • déterminer le type d’ostéotomie adapté à la demande, à l’état de santé et à l’âge du patient
  • évaluer la faisabilité de l’intervention, les bénéfices et les risques attendus de la chirurgie ainsi que les suites opératoires. 

Après le bilan orthopédique et radiographique, le patient réalisera un bilan anesthésique. Cette étape s’avère indispensable pour prévenir les risques opératoires et optimiser le résultat. les suites opératoires.

Durant l’intervention

Les ostéotomies métatarsiennes percutanées du pied sont réalisées le plus souvent sous anesthésie loco-régionale avec un garrot en cheville, en chirurgie ambulatoire.

 L’intervention chirurgicale est assez rapide si elle est isolée (moins de 30 minutes), la durée d’intervention pouvant être plus longue si d’autres gestes sont associés (correction d’un hallux valgus, de déformations d’orteils, prise en charge d’un névrome de Morton,...). 



Après l’intervention

En cas de chirurgie limitée à l’avant pied, l’appui est généralement permis dans les suites immédiates de l’intervention avec une chaussure post-opératoire spécifique. Des cannes peuvent être utiles les premiers jours.

L’ŒDEME POST-OPÉRATOIRE (=gonflement du pied et des orteils) est habituel en chirurgie de la cheville et/ou du pied, et n’est pas une complication. La prise en charge de l’œdème est essentielle non seulement pour atténuer la douleur mais aussi pour améliorer la qualité de la cicatrisation : ainsi, une certaine période de repos, de surélévation et la mise en place d’une contention veineuse (Chaussettes de contention ou Bas à varices) peuvent être utiles. Cet œdème peut durer longtemps (plusieurs semaines, voire plusieurs mois) notament en cas de chirurgie percutanée et ne prête le plus souvent pas à conséquence,  il peut obliger à adapter transitoirement les chaussures  

LES SOINS LOCAUX À LA MAISON Le pansement est réalisé avec soins lors de l’intervention selon les habitudes de votre chirurgien et le plus souvent il ne doit pas être modifié. Dans le cas de la chirurgie percutanée, le plus souvent le pansement est refait par le chirurgien ou son équipe. 

LES TRAITEMENTS MÉDICAUX
- Un traitement anticoagulant peut dans certains cas vous être prescrit afin de limiter le risque de formation de caillot de sang dans vos veines (phlébite) ; il est fonction de l’importance de l’opération, de votre autonomie et de facteur de risque qui vous sont propres.
- Les douleurs post opératoires sont variables car dépendent de l’importance de l’intervention : un geste osseux et des parties molles sur les 5 orteils sera plus lourd qu’un geste uniquement tendineux sur un seul orteil… pourtant et même si des antalgiques forts peuvent être utilisés dans les suites immédiates, le retour à la maison avec des antalgiques simples est la règle. 

Consultations postopératoires

Après l’opération, des rendez-vous de consultations seront prévus afin de s’assurer de la bonne évolution. Le premier rendez-vous se fera entre 7 et 15 jours après l'intervention pour refaire le pansement, le second sera en général entre 30 et 45 jours post opératoire. La kinésithérapie débutera le plus souvent après le premier mois postopératoire. 

D’autres consultations de suivi auront lieu par la suite, en général à 3 et 6 mois postopératoire. 

Ostéotomie du pied : des risques de complications ?

Malgré les compétences de votre chirurgien et de l’équipe qui vous prend en charge, tout traitement comporte malheureusement une part d’échec mineure. Cet échec peut être la réapparition des symptômes, mais peut aussi comporter des risques plus importants. Ces risques peuvent être le fait du hasard, de la malchance, mais peuvent aussi être favorisés par des problèmes de santé qui vous sont propres (connus ou non). Il est impossible de vous présenter ici toutes les complications possibles, mais nous avons listé les complications les plus fréquentes ou les plus graves qui peuvent être rencontrées dans votre pathologie…  

LES DOULEURS CHRONIQUES De façon aléatoire et imprévisible, après toute prise en charge médicale et/ou chirurgicale, des phénomènes douloureux peuvent persister et/ou se renforcer. Parfois des douleurs différentes peuvent survenir. Ces phénomènes douloureux peuvent s’installer dans le temps sous la forme d'un syndrome douloureux régional complexe (anciennement algodystrophie): ce syndrome peut évoluer sur de nombreux mois (en moyenne 18 à 24 mois selon les études), et laisser parfois persister des séquelles trophiques ou articulaires définitives. Des séquelles douloureuses chroniques permanentes locales et/ou à distance du foyer opératoire peuvent également survenir : 
Syndrome douloureux post opératoire chronique 
Douleurs neuropathiques périphériques : ces douleurs sont d’origine nerveuse, leurs causes sont variables et le plus souvent elles ne sont pas liées au geste chirurgical lui-même. Leur mode de survenue, leur diagnostic et leur suivi sont complexes et peuvent relever de la compétence de spécialistes de la prise en charge de la douleur pour des propositions thérapeutiques adaptées souvent longues et parfois d'efficacité partielle. 

L’INFECTION ET LES TROUBLES CICATRICIELS sont des complications possibles mais beaucoup plus rares lorsqu’on a recours à la chirurgie percutanée. En effet, les cicatrices étant millimétriques, celles-ci cicatrisent rapidement et correctement dans la majorité des cas. 
Certains facteurs comme le diabète, le tabagisme ou des immunodépressions (corticoïdes…), peuvent favoriser cette complication. 

LES COMPLICATIONS THROMBO-EMBOLIQUES Toute prise en charge chirurgicale, surtout du membre inférieur, peut favoriser la création d’un caillot sanguin obstruant les veines, réalisant une phlébite. Ce caillot peut même gagner la circulation pulmonaire et être responsable d’une embolie aux conséquences parfois graves voire fatales. Les anticoagulants ayant leurs propres risques (hémorragie, allergie) ils ne sont pas automatiques mais adaptés à chaque cas. 

LES COMPLICATIONS MÉDICAMENTEUSES Au décours de cette intervention, il pourra vous être prescrit des médicaments spécifiques et spécifiques. Les plus fréquemment utilisées sont des anticoagulants, des antibiotiques, des antalgiques, des anti-inflammatoires… elles comportent bien sûr des risques propres et parfois graves qui sont parfois imprévisibles. 

LES COMPLICATIONS « DE VOISINAGE » Étant donné la proximité de la zone opératoire et d’éléments osseux, tendineux, vasculaires ou nerveux, il peut exister, de manière directe ou indirecte par rapport à l’intervention, des conséquences sur ces éléments de proximités : hémorragie, hématome, parésie, paralysie, insensibilité, déficit de mobilité, raideur articulaire… Dans certains cas, il peut être nécessaire de réintervenir, pour drainer un hématome, décomprimer un nerf, libérer des tendons… 

L’INTOXICATION TABAGIQUE L’intoxication tabagique est un facteur de risque important pour la chirurgie du pied et de la cheville, favorisant notamment les troubles cicatriciels, les infections et les complications thromboemboliques, ainsi que des problèmes de consolidation osseuse. L’arrêt complet du tabac est recommandé 6 semaines avant l’opération et 6 semaines après (En cas de besoin n’hésitez pas à vous faire aider par votre médecin traitant). 

LES MAUVAISES CONSOLIDATIONS OU ABSENCE DE CONSOLIDATION OSSEUSE La prise en charge chirurgicale de votre pathologie est basée sur la consolidation osseuse qui est un phénomène biologique. Cependant, celle-ci peut faire défaut, ou l’objet de retard. Ainsi, une ostéotomie (coupe osseuse) peut ne pas consolider (fusionner). Une nouvelle intervention chirurgicale peut alors être nécessaire. 

LA RAIDEUR Tout geste articulaire peut entraîner un enraidissement de l’articulation, temporaire ou définitive. Cette raideur peut nécessiter des séances de rééducation ou même une ré-intervention.  

LA RÉCIDIVE Malgré une correction initiale favorable, une récidive de la déformation est toujours possible. Elle est parfois la conséquence d’un état prédisposant personnel (hyperlaxité constitutionnelle) ou d’anomalie plus globale de votre pied. 

Comme toute intervention chirurgicale, les risques de complication ne sont pas à écarter à la suite d’une ostéotomie du pied. Le meilleur moyen de les éviter est de suivre à la lettre les précautions préconisées par votre chirurgien. Il faudra par exemple minimiser les déplacements et maintenir le pied en hauteur pour éviter qu’il ne gonfle. Il est également possible d’appliquer de la glace sur le pied afin d'atténuer la douleur et de réduire le gonflement. Et bien évidemment, il faudra attendre l’accord de votre chirurgien avant de pratiquer n’importe quelle activité physique.

Ostéotomie du pied : les résultats escomptés

Les ostéotomies métatarsiennes percutanées sont une intervention fréquente et fiable donnant de bons résultats. Grâce à cette opération, vous pouvez retrouver un chaussage normal et indolore. Trois mois sont en général nécessaires pour restaurer les appuis et obtenir un résultat stable dans le temps, ce délai pouvant parfois augmenter en fonction de la raideur et de l’inflammation post opératoire qui est variable de manière individuelle.

En optant pour une ostéotomie du pied, vous pouvez pratiquer la marche ainsi que d’autres activités sportives sans ressentir des douleurs chroniques. 

Attention ! La reprise des activités sportives doit se faire graduellement et progressivement. Dans le cas où vous persistez à faire trop d’efforts trop tôt, vous risquez de compromettre le résultat d’une ostéotomie du pied sur le long terme. La dégradation cartilagineuse ne sera pas non plus à écarter si vous vous obstinez à reprendre brutalement une activité sportive.

Ce qu’il faut retenir, c’est que les précautions postopératoires sont à suivre à la lettre pour éviter les complications. Un programme de rééducation vous aidera également à guérir plus vite.

Si vous souffrez de douleurs d'appui sous l'avant-pied ou de luxation des orteils, prenez rendez-vous dès maintenant avec un chirurgien qualifié de l’ICOS au 0 811 63 22 82 ou via Doctolib en cliquant sur le lien ci-dessous.

https://www.doctolib.fr/cabinet-medical/marseille/icos

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